Zoom sur un des membres de l’équipe de l’ALEC Ouest Essonne : Thibault Armengaud, Conseiller en énergie partagé. Avec sa polyvalence et sa passion pour son travail, Thibault nous livre dans cette interview les détails de son parcours et son engagement pour la transition énergétique.
Thibault, tu es aujourd’hui Conseiller en énergie partagé au sein de l’ALEC Ouest Essonne. Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as rejoint l’ALEC Ouest Essonne ?
J’avais envie de redonner du sens à mon activité professionnelle, d’œuvrer concrètement pour la transition énergétique. Proposer un accompagnement neutre et indépendant est une chose à laquelle je suis sensible, et j’ai plaisir à le faire au sein de l’ALEC depuis 2 ans et demi.
Peux-tu nous parler de ton parcours et de ta formation ?
Depuis petit, je m’intéresse aux énergies renouvelables, les éoliennes notamment. Un professeur m’a transmis sa passion. Je me suis donc orienté dans cette voie. Puis, au cours de mes études, je me suis intéressé à la maîtrise de l’énergie et au triptyque Négawatt. J’ai finalement obtenu un BTS en électrotechnique et une licence professionnelle dans les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie. Depuis le début de mes études, je savais que je voulais travailler dans le domaine de l’énergie. J’ai travaillé ensuite pendant 10 ans dans une entreprise qui développait des capteurs pour maîtriser la consommation d’énergie. Et me voici à l’ALEC !
» Dans mon travail, j’ai l’impression de ne pas être en contradiction avec mon engagement. «
Tu es très volontaire au sein de l’ALEC Ouest Essonne. Penses-tu que ton engagement traduit ton optimisme quant à l’avenir et à la transition énergétique ?
Dans mon travail, j’ai l’impression de ne pas être en contradiction avec mon engagement, même si on peut toujours faire plus. Je souhaiterais dans mes missions voir plus d’économies d’énergies réalisées notamment sur les bâtiments très consommateurs, comme les bâtiments sportifs, les groupes scolaires et les établissements culturels…
J’essaie dans tous les cas de ne pas céder à l’éco-anxiété même si je comprends que la situation est parfois décourageante. Il aurait fallu agir avant pour freiner le changement climatique plutôt que de se retrouver face au mur à devoir adapter nos vies, nos villes aux effets du changement climatique. Pour autant, il y a des mobilisations de toutes sortes qui sont des signes positifs.
Peux-tu nous exposer les missions que tu effectues au sein de l’ALEC Ouest Essonne ?
Le poste que j’occupe s’appelle historiquement « conseil en énergie partagé ». On l’appelle aujourd’hui « conseil en énergie pour les collectivités ». Concrètement, il s’agit d’un poste mutualisé sur l’Ouest Essonne pour aider les collectivités à maîtriser leurs consommations. Aujourd’hui, nous sommes 3 Conseillers en énergie partagé au sein de l’ALEC Ouest Essonne.
Historiquement, le poste de Conseiller en Énergie partagé était destiné aux communes de moins de 10 000 habitants. On supposait que les communes plus grosses pouvaient avoir des moyens en interne. Il faut désormais qu’on travaille vers plus de complémentarité avec le travail de ces communes déjà outillées.
Peux-tu nous décrire ta journée type au sein de l’ALEC ?
Il n’y en a pas vraiment et c’est peut être cela que j’apprécie. Il y a plutôt trois journées types :
– La première où on est tout le temps sur le terrain, on visite les bâtiments et on prend éventuellement des mesures.
– La deuxième où on réalise des bilans que l’on va présenter à la commune avec un récapitulatif de ses consommations sur l’année et des conseils sur les orientations de projets énergétiques.
– La troisième qui consiste en la rédaction de notes techniques, il s’agit de documents que les communes vont faire passer aux financeurs pour bénéficier des subventions.
» Moi j’aime beaucoup être sur le terrain. Sur mon périmètre (Paris-Saclay), j’essaie de me déplacer à vélo. »
Est ce que tu te déplaces beaucoup au cours de tes missions ?
Moi j’aime beaucoup être sur le terrain. Sur mon périmètre (Paris-Saclay), j’essaie de me déplacer à vélo. Mais sur les autres territoires, on prend la voiture. C’est intéressant de remarquer que quand je viens à vélo, le regard des communes est différent. Derrière, on peut porter le message des mobilités douces. Cela engage des discussions.
Peux-tu nous présenter l’équipe de Conseillers en énergie partagé au sein de l’ALEC ?
L’équipe des conseillers est toute neuve ! Mohamed est arrivé début mars et Malick est présent depuis novembre. C’est une équipe jeune, dynamique, motivée et très sensible aux relations avec les élus : entretenir des relations de confiance est important pour nous. Ce sont des territoires que l’on connaît déjà. L’idée est d’encourager les élus locaux à avancer vers d’autres projets.
Il y a 3 grandes missions au sein du pôle « Collectivités » :
- Animer et sensibiliser les élus du territoire à la transition énergétique ;
- Faire un suivi de leur consommation : quelles sont les évolutions, les tendances, savoir en détails pourquoi ils consomment, quels sont les principaux postes de dépenses énergétiques, avoir un état des lieux de leur patrimoine, … ;
- Développer les projets en phase avec la loi de transition énergétique : réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique des communes
» On s’occupe de bâtiments publics qui servent à toutes et tous et les économies réalisées bénéficient aux collectivités mais aussi aux habitants. «
Est-ce que tu apprécies le travail avec les collectivités ? Quel sens cela a pour toi ?
En travaillant avec les collectivités, j’ai le sentiment qu’on assure une mission de service public. On s’occupe de bâtiments publics qui servent à toutes et tous et les économies réalisées bénéficient aux collectivités mais aussi aux habitants. Il y a par ailleurs le travail avec les élus et agents qui est un travail de long terme : on propose un accompagnement dans la durée. Avec le temps, j’ai réussi à tisser des relations de confiance avec des collectivités.
Quels sont les principaux obstacles que tu rencontres dans tes missions ?
- Le manque de financement, de subventions accordées pour les projets.
- L’étalement géographique qui nous oblige à nous déplacer assez régulièrement parfois pour quelques heures de visite ou de réunion. Cela peut pénaliser le bilan de notre action.
La force de l’ALEC, c’est d’être gouverné par des élus au plus près des territoires. J’ai donc l’espoir que l’outil qu’est l’ALEC Ouest Essonne puisse se développer avec l’aide de ses administrateurs.
Question plus légère : quel est ton moment préféré de la journée ?
Ce n’est pas simple comme question ! J’aime bien quand tous les collègues arrivent d’un coup le matin : tout le monde se dit bonjour et se raconte des choses. Ce moment laisse de la place à la spontanéité.
Peux-tu nous exposer un projet dont tu es particulièrement fier ?
Oui, il y en a deux. D’abord à Champlan, il y a un moulin qui va être rénové sur le cours d’eau de l’Yvette. Il n’a plus vocation à être un moulin. J’ai réussi à convaincre de pouvoir améliorer les performances thermiques du bâtiment lors de sa rénovation. Cela va être une rénovation qualitative : avec des matériaux biosourcés.
Le deuxième projet est le réfectoire Cury à Igny : il s’agit d’une construction avec ossature bois et une isolation paille.
Globalement, je suis fier qu’on puisse aider les collectivités.
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